Jean-Marie Le Pen, menhir qui tangue mais ne coule pas

On se représente difficilement un “Menhir” à la barre d’un navire. C’est pourtant sur les flots, avec Olivier de Kersauson et Tabarly, que Jean-Marie Le Pen a passé une partie de sa vie. Retour sur une face peu connue d’une pièce aussi controversée qu’incontournable de l'échiquier politique français.

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On se représente difficilement un “Menhir” à la barre d’un navire. C’est pourtant sur les flots, avec Olivier de Kersauson et Tabarly, que Jean-Marie Le Pen a passé une partie de sa vie. Retour sur une face peu connue d’une pièce aussi controversée qu’incontournable de l'échiquier politique français.

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“Jean” est né avec le sang salé, comme on le dit des marins. Fils et petit-fils de pêcheurs, élevé près d’un port dans une maison dont les revenus dépendaient de la mer, il n’a jamais été loin d’un pont de bateau.

Quand le bateau de Jean Le Pen père saute sur une mine, Jean-Marie a 15 ans et se retrouve homme du foyer. Pendant que sa mère fait des petits travaux comme couturière, il aide son grand-père sur le Stiren Er Mor, l’Etoile de Mer. L’adolescent enchaîne les levers à trois heures du matin pour aller pêcher le maquereau avant les cours du collège.

Plus tard, pour gagner sa vie d’étudiant, il embarque à Quiberon sur un bâtiment de pêche, avec son ami Fernand. Ils se retrouvent à remonter des filets de 300, 400 kilos, à quinze hommes serrés contre le bastingage sous la pluie. Mais les difficultés ne l’arrêtent pas, comme il le raconte :

Une mauvaise marée ne dégoûte pas de la mer. Tout le temps de mes études, je ne passai jamais plus d’un an d’affilée sans y faire de fréquents séjours professionnels comme marin pêcheur ou amateur sur les yachts.

Toute sa vie d’homme, Jean-Marie Le Pen ne restera jamais bien loin de la mer. Il emmènera Pierrette en croisière en Grèce, en Turquie. Parallèlement, il achète un voilier en 1961, le Général Cambronne.

Parmi les équipages de ce thonier, on comptera des noms aussi fameux que Jean-Louis Tixier-Vignancourt, ou l’ami d’adolescence du Menhir, un autre fameux fils de marin breton : Eric Tabarly. Jean-Marie Le Pen réprimande ce dernier, qui ne montre pas l’exemple aux plus jeunes en ne mettant pas de harnais de sécurité à bord. Las ! Des années de navigation plus tard, on repêchera le corps de Tabarly en 1998, après une chute à la mer sans harnais.

Plus jeune parmi les compagnons de bord on trouve Olivier de Kersauson. Avant d’être second de Tabarly sur le Pen Duick, le futur recordman de tour du monde est un scout marin de 16 ans, à la barre du Général Cambronne au milieu des amis de Jean-Marie Le Pen, qui l’hébergera six mois.

On ne le lira hélas jamais, mais le Menhir réfléchissait à écrire un livre sur les îles de sa vie : les Caraïbes, les îles de Grèce, les îlots sur sa chère côte du Morbihan.

Du fond de sa résidence à Montretout, Jean-Marie Le Pen confesse à la fin de ses Mémoires : “Quand l’action s’évanouit ou se fait rare, viennent le rêve et le souvenir. Je ne navigue plus, mais j’aime voir la mer”.