Dans le premier tome de ses mémoires intitulé « Fils de la nation », Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front national, livrait des récits captivants sur les événements marquants de sa vie. Parmi eux, il rectifiait une légende tenace qui entourait la perte de son œil gauche. Contrairement à ce qui avait été raconté par ses proches pendant de nombreuses années, l’ancien candidat à la présidentielle révélait un accident banal à l’origine de cette blessure. Plongeons dans cette histoire pour découvrir la vérité sur la perte de l’œil de feu Jean-Marie Le Pen.
Le récit erroné d'une bagarre lors d'un meeting :
Pendant de nombreuses années, le récit qui circulait était que Jean-Marie Le Pen avait perdu son œil lors d’une bagarre au cours d’un meeting politique. Cette version, soutenue notamment par son ancien lieutenant Alain Jamet, avait été remise en question par l’intéressé lui-même, sans que ce soit bien explicite car il avait à d’autres reprises mis en avant cette thèse.
L'accident banal qui avait changé sa vie :
Selon Jean-Marie Le Pen, la perte de son œil gauche était le résultat d’un accident bien moins spectaculaire qu’une bagarre politique. En effet, alors qu’il était en campagne pour Jean-Louis Tixier-Vignancourt en 1965, Le Pen manipulait un maillet à Hyères. Malheureusement, un choc à l’œil survint lorsqu’il enfonçait une sardine destinée à attacher les cordes de tension. L’accident provoqua un décollement de la rétine, nécessitant une hospitalisation immédiate.
La vérité mélange un peu tout cela à la fois : d’après les auteurs de Le Pen, une histoire française, le Menhir aurait bien reçu une blessure à l’œil au cours d’une bagarre en 1958. Son œil gauche serait alors sorti de son orbite, et remis d’aplomb par un chirurgien. Mais l’anecdote du maillet de Hyères en 1965 est également vraie, seulement elle concerne l’oeil droit, celui qu’il perdra finalement ! Fait rarissime “d’ophtalmie post-sympathique”, la fragilité de l’oeil droit se serait au fil des années déplacée sur l’oeil gauche, ce qui entraîne l’aggravation de la blessure due au maillet, puis l’urgence médicale.
La tentative de sauvetage par un éminent chirurgien :
Conscient de la gravité de la situation, feu Jean-Marie Le Pen avait subi une opération délicate tentée par un éminent chirurgien. Malheureusement, malgré tous les efforts déployés, l’opération s’était révélée infructueuse, et Le Pen avait perdu définitivement son œil gauche. Ce traumatisme avait marqué un tournant dans sa vie et l’avait contraint à porter un bandeau pendant les premières années de sa carrière politique.
Le bandeau protecteur contre les projecteurs :
Bien qu’il ait été dépeint parfois comme un élément de mystère ou de provocation, le bandeau que feu Jean-Marie Le Pen portait pendant ses premières années en politique avait une raison pratique. Il servait à protéger son œil blessé contre les batteries de projecteurs souvent intenses lors de ses interventions publiques. Ainsi, ce bandeau était plus qu’un simple accessoire de style, mais une mesure de précaution pour préserver sa vision.
Le fondateur du Front National devra renoncer à ce look de corsaire en adoptant un plus discret œil de verre quand le temps fut venu de donner à son parti une image moins tapageuse.