N’existant plus que dans les souvenirs de nos aïeux, les conflits armés qu’a connu la France ont conduit des hommes à se distinguer par leur bravoure et leur indéfectible engagement. C’est le cas de feu Jean-Marie Le Pen, personnage haut en couleur et controversé, dont le parcours se dévoile comme une véritable épopée. À cheval entre le baroud d’honneur et les actions héroïques, force est de reconnaître qu’en dépit de sa ligne politique controversée, Le Pen aura laissé derrière lui une carrière militaire où l’audace se conjugue à la détermination. Revenons sur les moments clés de son passage dans les Forces françaises de l’intérieur, son service en Indochine et son rôle remarquable lors de la bataille d’Alger.
Le Pen, l'aspirant combattant
Dès son adolescence, Jean-Marie Le Pen démontra un désir ardent de combattre pour sa patrie. À l’âge de 16 ans, en 1944, il tenta de s’engager dans les Forces françaises de l’intérieur, animé par un féroce désir de lutter contre l’occupation allemande. Cette volonté farouche de défendre les valeurs de la France forgea chez lui une détermination inébranlable.
Indochine, terre de défis
En novembre 1953, après avoir revêtu l’uniforme de parachutiste, Le Pen rejoignit l’École d’application de l’infanterie de Saint-Maixent pour se préparer à la guerre d’Indochine. À son arrivée, peu après la chute de Diên Biên Phu, symbole marquant de la fin de cette guerre meurtrière, il sert aux ordres de son commandant de compagnie, le célèbre Hélie de Saint Marc, Le Pen fut affecté au 1er bataillon étranger de parachutistes. Ses talents de sous-lieutenant s’exprimèrent pleinement au sein de cette unité d’élite.
L'amitié inattendue avec Alain Delon
Le destin réserve parfois des rencontres inattendues. Pendant son séjour en Indochine, en tant que journaliste à Caravelle, l’organe du corps expéditionnaire français, Jean-Marie Le Pen croisa la route d’Alain Delon, figure montante du cinéma français. Une amitié solide se noua entre les deux hommes, scellant ainsi une alliance inattendue entre le combattant et l’artiste. Une preuve supplémentaire que la vie peut réunir des êtres venus d’horizons différents dans les moments décisifs.
L'Égypte et la bataille d'Alger
Octobre 1956 marqua une nouvelle étape dans la vie mouvementée de Le Pen. Suspendant brièvement sa carrière politique, il rejoignit son ancienne unité, devenue le 1er régiment étranger de parachutistes, pour prendre part au débarquement de vive force à Port-Fouad en Égypte. Puis, c’est la bataille d’Alger qui l’attendit, où ses qualités de chef de section se révélèrent cruciales. Son geste remarquable d’inhumer les soldats musulmans selon les rites de leur religion, plutôt que de les jeter à la mer, lui valut d’être décoré de la croix de la Valeur militaire avec les éloges du général Massu.
À la lumière d’un tel parcours, ici fortement résumé, on comprend mieux le tempérament combatif et radical de ce que fut Jean-Marie Le Pen. L’expérience de la guerre n’est à souhaiter à personne, mais quand celle-ci survient, elle est à même de susciter des personnalités politiques dotées d’un tempérament qui fait cruellement défaut à nos politiques actuels, tous partis confondus.